Activités nocturnes...

À son réveil, il fesait déjà nuit. Ce que la lune brillait ce soir là. Ursule, pour s'assurer que rien était arrivé à Skye son cygne, s'engagea vers la volière. Elle savait pertinemment que c'était une représentation d'elle-même, ce cygne blessé dans son rêve, mais elle voulait quand même se rassurer. Lorsqu'elle ouvrit la porte de la volière, elle entendit des bruits de pas derrière elle. Elle s'engoufra à l'intérieur, se croyant plus en sécurité à l'intérieur. Elle se dirigea vers son Skye, lui flatta le cou et attendit de voir ce qui se tramait à l'extérieur.

La nuit était froide et ingrate parmi la noirceur des cachots cette nuit là. Le vent se cognait contre la pierre et hurlait sa démence par delà portes et fenêtres. La lune illuminait heureusement le ciel, mais son sommeil était vide. Ses rêves comme toujours se heurtaient constamment à un néant solitaire et insuffisant pour qu’il survive ainsi jusqu’à en être vieillard.

Les yeux agrandis, ses cheveux blonds collés à son front moite, le maître des potions se réveilla. Son souffle était saccadé et ses mains tremblantes. Les yeux agrandit il balaya sa chambre de fond en comble du regard.
Quelques minutes lui prirent avant de reprendre tous ses sens. Puis, rapidement il se vêtit d’un simple pantalon noir ajusté et d’une chemise de la même couleur. Il prit avec lui un bout de parchemin, une enveloppe, une plume et de l’encre qu’il fourra dans un étui de cuir et quitta ses appartements, toujours les pieds nus.

Rapidement il monta et monta des escaliers jusqu’à se rendre à la volière. À l’intérieur il ne semblait y avoir personne… Chose normale puisque l’on était en pleine nuit.

Ainsi, il s’assied sur le rebord d’une fenêtre, sortit toute ses affaires et se mit à écrire précipitamment, comme si sa survie en dépendait…

Ursule leva la tête pour voir qui semblait la suivre. Elle regarda cet homme tout de noir vêtu s'approcher de la Volière. Était-il somnambule? car il était sorti pieds nus... Plus il approchait, plus son identité se clarifiait. Sa chevelure blonde lui était unique. Cette chevelure qui, avec l'éclat de la lune, miroitait. C'était tout comme si le malicieux Malfoy d'autrefois avait cédé la place à un être maladroit, en quête de recevoir tout l'amour dont il avait été privé à l'enfance. Ce qui surpris Ursule, c'est qu'il se mit à écrire. Écrire avec une telle fougue, qu'elle exprima un soupir d'admiration qui fit pousser un "Quack" à Skye.

L’encre dévalait la pente de ses ressentiments envers son père. Un père qu’il avait vu en rêve. Un rêve qui le poussait à avoir peur pour sa pauvre mère seule dans cet immense manoir maintenant délabré. Il écrivait tout en se mordillant la lèvre inférieure. Ses yeux étaient inquiets et il n’avait pas peur de se montrer ainsi puisqu’il croyait être seul.

Cependant, parmi les hululements des hiboux et chouettes, un cri peu familier à lui retentit dans la volière. Drago Malfoy fronça alors les sourcils et détourna le regard vers la cachette de la jeune femme.

Il aurait pu sortir sa baguette et lancer un lumos dans la pénombre mais il l’avait oublié dans ses appartements. Il ne fit donc de foudroyer de son regard glacé la destination d’où venait le cri du cygne sans pour autant s’approcher.

<< Ça va, ça va. Ce n'est que moi! >> Chuchota Ursule, sous la menace du regard de Drago. Elle flatta une dernière fois le cou de son cygne et sortit.

<< Bonsoir, bien bonne nuit pour l'heure qu'il est. Que faites-vous ici à une heure si tardive? >>

Sa voix tremblait. Malheureusement pas de froid, mais plutôt de gêne. Elle ne s'était pas retrouvée seule en présence d'un homme depuis des lustres. D'un homme séduisant, de surcroît.

Le blond ferma les yeux pour soupira un tracas très lourd à supporter. Il se passa ensuite une main dans les cheveux histoire de replacer quelques mèches qui lui cachaient les yeux puis reprit son air froid et distant.
Il s’empressa ensuite d’écrire quelques derniers mots sur le parchemin et chercha son hibou du regard.

« Je pourrais vous renvoyer la même question. »

Il lui offrit un sourire sans joie pour mettre le bout de parchemin dans une enveloppe et envelopper cette dernières dans un fil épais. Son hibou semblait absent, il devrait alors en choisir un autre…

<< Bien, je visitais mon cygne. Tout comme j'ai l'habitude de le faire par nuits de lune décroissante.>>

Elle avait prononcé ces mots sans sincérité, simplement pour se donner une couverture. Elle était heureuse qu'il ne lui aie pas posé plus de questions.

<< Oh, comme je suis bête, je ne me suis même pas présentée! Je me prénomme Ursule, je suis la nouvelle bibliothécaire.>>

Elle lui tendit la main après avoir replacé une mèche de cheveux dans sa broche.

La jeune femme lui avait tendu la main précipitamment après avoir lancé quelques mots rapidement. Son élan semblait dissimuler une façade. Cela dit, sa vie n’était pas des affaires du maître des potions et à vrai dire, pour le moment, il s’en fichait complètement.

Il lui serra donc la main rapidement puis se présenta d’un ton toujours impartial.

« Drago Malfoy, maître des potions. »

Ce titre de «maître » valait toujours aux plus doués en potions qui ont généralement fait des découvertes et avancement dans la matière. Drago était très jeune et pourtant très talentueux grâce à Severus qui l’avait beaucoup aidé durant son séjour à Poudlard. Il était aujourd’hui extrêmement fier de prendre sa place.

Il soupira puis fit monter une chouette d’un brun presque roux sur son avant bras. Il lui attacha la lettre a la patte puis lui dit de se rendre rapidement au manoir des Malfoy. Il la regarda ensuite dévaler la nuit et planer contre celle-ci jusqu’à ce qu’il ne voit plus rien.

<<Maître des potions vous dites? Cela semble fascinant! Je vois que vous avez tout ce qui vous faut pour vous exécuter, je ne vous voit pas beaucoup à la bibliothèque... Donc, vous étiez ici, en pleine nuit, pour envoyer une lettre? Lettre que vous écriviez avec acharnement et fougue, d'ailleurs. Mais mis à part cette soudaine mission, que faisiez-vous dehors à cette heure? Et pieds nus de surcroît!>>

Drago resta presque sans voix devant la quasi déflagration de questionnements et de paroles imprévus venant de la part de la jeune femme devant lui… Elle lança comme ça tout un tas de mot sans vraiment reprendre son souffle. Son ton était depuis exclamatif et jeté.

*M’exécuter!? *

Le blond haussa un sourcil et tenta du mieux qu’il le pouvait de lui répondre.

« Heu… Non j’ai les livres suffisants dans mon appartement… Et oui j’envoyais une lettre très importante… Je suis pieds nus parce que je devais me dépêcher d’arriver ici et je n’avais comme mission que d’envoyer cette lettre… Je peux maintenant retourner au lit… »

Son ton n'était plus froid, mais bel et bien méfiant.

Ursule aussi sentait le besoin de retourner au lit. Cependant, son rêve l'insécurisait au plus haut point. Mais elle n'était pas seule maintenant, elle se risqua à demander un service à son interlocuteur.

<< Pardonnez-moi, Professeur Malfoy, mais il fait nuit et le vent est soudainement plus froid. J'étais à la hâte pour m'en venir ici, maintenant j'ai une petite frousse. Auriez-vous l'amabilité de m'escorter jusqu'à mes appartements?>>

Elle prononça ces mots avec la candeur d'un enfant, le regard doux comme celui d'un agneau et le coeur qui palpitait en présence de ce sorcier de sang pur.

Le ton... L’expression... Le visage du professeur. Tout changea quand elle lui demanda gentiment de la raccompagner jusqu’à sa chambre. S’il n’avait pas été déjà très blafard, il aurait été complètement livide à cet instant. Ses yeux s’agrandirent de surprise puis un instant plus tard il fronça les sourcils, l’air plus détendu mais toujours froid et distant.

*Est-ce que j’ai l’ai d’un gentleman auprès des femmes? Est-ce que j’ai l’air d’un gentil chien affable qui exécute les demandes de demoiselles apeurées? Non mais…*

Disons que ses expériences avec les femmes de son âge consistaient seulement à rester poli et le plus loin possible d’elles.

* Enfin maîtriser-toi… Elle veut seulement que tu l’amène jusqu’à ses appartements… Ensuite tu partiras dormir toi aussi. Elle sera heureuse et toi tu auras fait ta bonne action de ta journ… Ou plutôt de ta vie.*

Semblant être en proie à un grand questionnement cérébral, le blond prit plusieurs secondes à répondre à Ursule.

*Ferme là conscience!*

« Heu oui… Oui bien entendu. »

*Refuser c’était si compliqué?*

Le maître des potions déglutina avec peine puis se tourna vers la sortie en lui laissant de la place pour qu’elle sorte la première.

*Hey merde…*

Oh comme il semblait être dur d'acquiescer à sa demande. L'avait-elle à ce point surpris? Elle risquait gros dans cette si petite question, vu l'étendue des drames s'étant passés les trois années précédant le départ pour l'au-delà de Grand-père.

Lors de son voyage en Amérique, elle, jeune et toute pimpante, se joignit à une bande de voyageurs nomades et quelque peu "hippie". Elle visitait ce nouveau monde, le coeur prêt à aimer et la tête assoiffée de connaître l'histoire des autres. En effet, elle fut prise au jeu de l'amour. Elle découvrit sa beauté et malheureusement sa laideur, ce à ses dépends. Elle fut prise au piège dans ce guépier. Elle fut menotée, battue, violée dans le car de celui qu'elle appelait autrefois mon trésor. C'était un beau grand moldu, qui lui montra les joies(ou plutôt les peines) de la chair. Après tant d'années à n'utiliser ses dons que pour dépanner les moldus, elle avait tout perdu de sa grâce magique. Bienheureusement, elle eut assez de force pour le repousser, lors de l'ultime affront. Elle prit donc le peu de ce qui lui restait de force et de dignité pour partir. Passeport et bagages en main, elle fit de l'auto-stop pour atteindre l'aéroport le plus près. Elle prit un billet aller-simple pour Londres, et revint au bercail.

C'était la première fois où elle osait réaccorder de la confiance à un homme inconnu, en plus, qui est sorcier. Elle savait aussi que, pour réaliser son rêve, il lui fallait un sorcier de sang pur. Ce qui la rendait perplexe face à la situation. De plus, Harry lui avait parlé de l'attitude arrogante de Drago dans le passé. Ce qui la surprit de le voir accepter de la raccompagner. Elle se dit en son for intérieur:
*A-t-il un plan derrière la tête? Suis-je une autre femme qu'il pourra afficher à son tableau de chasse? *

Mais elle se rendit compte de sa sottise:
*Tu sais Ursule, ce n'est pas tous les hommes séduisants qui s'avèrent être des salauds. Et tout être est capable d'évolution. Restes par contre sur tes gardes, et soit prudente.*

Elle posa le regard dans les yeux de l'homme, et lui dit avec la voix empreinte de gratitude et de chaleur :

<< Vous êtes bien aimable, Professeur. Pardonnez-moi d'avoir perturbé votre moment de solitude. Je sais qu'il est parfois nécéssaire de se retrouver seul pour réfléchir. Vous me voyez donc navrée. Et maintes fois merci pour le geste que vous posez, c'est très apprécié. >>

Vraisemblablement, Drago Malfoy qui avait été autrefois un élève que l’on évitait, été aujourd’hui un jeune professeur bourré d’espoir mais aussi de trop de rancune et de rage. Il n’avait jamais été quelqu’un de mauvais… Jamais. Seul le nom de sa famille l’avait obligé à commettre des actes qu’il regrettait constamment, à chaque jour. C’était peut-être cette nuit là une bonne occasion pour faire un pas vers l’avant et faire… Comment on appelle ça? Socialiser? Peut-être même avoir une conversation intéressante tout en marchant avec elle jusqu’à ses appartements. Quoique dans un ses son rêve l’inquiétait toujours.
Le blond soupira comme si c’était une façon de faire sortir toutes ses angoisses d’un souffle.

« Ce n’est rien. »

Sa voix était faible et plutôt flegmatique. Son esprit était à la fois auprès d’elle, mais aussi dans une confrontation mentale incessante. Il commença donc sa marche en suivant la belle Ursule.

[Tu n'as qu'à créer la suite dans tes appartements ou encore dans les couloirs de l'école.]

SUITE DANS LES COULOIRS!