Activités nocturnes... suite

Ursule tremblait de froid. Elle était soulagée de ne pas avoir à marcher seule dans les couloirs sombres de ce lieu. Par pur égarement ou par besoin de sécurité, elle prit la main de Drago dans la sienne.

<< Sentez-vous cette énergie? Ce froid me semble anormal pour un soir de septembre... >>

Ces mots lui était sortis de la bouche sans qu'elle prit le temps d'y penser.

Une chaleur vint saisir sa main… Drago abaissa un regard quelque peu abasourdit vers la main blafarde de la bibliothécaire et déglutit péniblement. Il se retira doucement sa main en reprenant un regard sévère, même quelque peu austère.

« Rien n’est anormal dans ce château si ce n’est que le château tout entier est anormal et mystérieux depuis sa fondation. »

Le blond reprit ensuite la marche en priant que la route se passe sans autres embuches. Qu’elle femme particulière. Lui faire confiance ainsi jusqu’à vouloir lui tenir la main, à lui le détesté maître des potions…

Il retira sa main de celle d'Ursule. L'avait-elle choqué? Elle reprit donc la marche à ses côtés, fesant fi de l'incident. Elle marcha donc quelques pas, poussa un long baillement et se sentit étrangement faiblir.

<< Maître Malfoy, je me sens incroyablement étourdie. Je crois que je vais tombeeeeer...>> dit-elle en s'effondrant par terre.

Si seulement il savait, que c'était lui la cause de son évanouissement. La fatigue physique et psychologique n'aidant pas.

Comment expliquer cela à qui que ce soit? Comment rompre le charme? Ou plutôt rompre cette maudite malédiction? Comment cesser de ternir par delà une façade affaissée mais toujours vivante? Comment avancer et sauver une jeune femme qui ne demande qu’à être aimé? Comment aimer quand ce mot nous est inconnu? Comment ressentir quand votre cœur apporte à vos lèvres un goût amèrement dégoûtant?

Il avait été attaché à une laisse étroitement liée au nom de sa famille. Il avait été humilié, insulté, battue et exploité. Même le bon côté n’avait jamais vu son désespoir.

Et maintenant la jeune bibliothécaire tombait devant lui au ralentit. Elle tombait si doucement devant ses lèvres entrouvertes et ses yeux austères.

**
« MAMAN! »

Le gamin hurlait à s’en fendre les poumons. Il pleurait et se secouait la tête dans tous les sens. Comment pouvait-il lui faire cela? C’était de sa faute seulement de la sienne. Il faisait souffrir sa propre mère… Quel salaud il était.

« C’est de votre faute fils. »

Lucius qui venait de frapper sa mère du revers de la main pour la… neuvième, dixième fois? … Se releva face à son fils de 11 ans. Son visage tout entier était aussi placide qu’un lac mort.

Les yeux d’un bleu pur de l’enfant se dirigèrent sur sa mère inconsciente sur le sol. Elle gisait là et son visage était
enflé. Le jeune Drago Malfoy avait fait une horrible erreur. Il avait avoué à sa mère qu’il aimerait mieux être chez les
Gryffondors parce qu’ils avaient l’air heureux et que les serpents tout le monde n’étaient de des gros bêta sans cœur.

Le problème est que Narcissa compatie avec son fils, croyait que son mari n’était pas là…

**
Ursule était déjà par terre et le professeur n’eut pas le temps de la rattraper.

Son cœur manqua un battement puis il se mit à tambouriner à une vitesse tellement folle que sa poitrine lui était
douloureuse. Puis le blond se laissa choir assit par terre.

« C’est de ma faute. Je suis désolé. »

Il resta là à regarder la jeune femme inconsciente. Son regard était vide et ses membres tremblants. Une telle réaction n’était pas arrivée depuis plusieurs années. Voilà maintenant que le passé revenait le hanter…

Ursule s'éveilla à ces mots.

<< Et en quoi est-ce de votre faute. Je me suis simplement évanouie, Professeur Malfoy.>>

Elle savait pertinemment que c'était faux, son évanouissment était dû au fait qu'elle avait bien-entendu passé les dernières nuits à faire des cauchemars, vécu du stress à cause de la rentrée mais c'était surtout parce qu'elle venait de passer près de trois quarts d'heure en compagnie de ce sang-pur. Que s'était-il produit du côté de cet homme pour qu'il fusse agenouillé près d'elle? Il avait le visage comateux, il tremblait.

<< Maître Malfoy, qu'avez-vous? Vous ai-je autant troublé par ma chute? Vous m'en voyez bien désolée...>>

Dit-elle en lui flattant chaleureusement la joue, tentant de lui redonner vie.

Bien entendu que ce n’était pas de sa faute. Drago ferma les yeux quelques secondes et analysa la chaleur sur sa joue. Il frissonna et ses yeux se rouvrit par la suite pour montrer une âme non glacée mais penaude. Ils brillaient beaucoup plus qu’à l’habituelle et son teint était encore plus blafard. Il l’avait laissé tombé. Son passé avait retentit comme une cloche pour laquelle on craint le temps.

« Je… Navré de vous avoir laissé tomber… »

Ébranlé, il posa sa main aux doigts fins et laiteux sur celle d’Ursule et resta immobile un instant. Puis enfin il retira la main de la jeune dame pour se relever doucement.

« Je ne suis pas vraiment un homme pour raccompagner une femme à ses appartements. Regardez, je vous aie mise dans le pétrin. »

Il rigola sans joie en regardant ses pieds nus. Qu’est-ce qu’il avait honte de lui. Pourquoi avait-il ainsi perdu tout contrôle? Quelque chose ne tournait pas rond dans cette école. Un nœud dans l’estomac semblait vouloir le prévenir depuis quelques semaines que le mal allait refaire surface. Pourtant il était bien maintenant avec elle. La honte avait dissipé son inconfort

<< Allons-donc, il nous est arrivé quelque chose d'étrange, soit, mais cela de biaise en rien vos capacités à raccompagner une dame à ces appartements! Vous êtes de sang noble si je me souviens bien, donc reprenez votre instinc de gentilhomme et poursuivons notre marche. >>

Ursule se sentait maintenant en confiance, encore un peu méfiante cependant. Elle décida d'entamer une discussion qui n'engageait à rien. Pour briser le silence des couloirs endormis.

<< Donc vous êtes Maître des potions? Était-ce une de vos matières fortes du temps que vous fréquentiez Poudlard? Au collège où j'allais, on jugeait que cet apprentissage ne convenait pas aux jeunes femmes. Donc je n'y connaît rien...>>

Dit-elle en riant naïvement.

Toujours peu rassuré, Drago reprit sa marche aux côtés d'Ursule. Il sentait une impression très étrange au fond de son cœur. Il y avait une semaine de cela, il avait réussit à comprendre et écouter Eien qui s’était livrée à lui. Cette soirée l’avait aidé à affronter la journée suivante. Néanmoins cette nuit présente… Il aurait voulu rester assit par terre et tout raconter à Ursule. Toute sa vie dans les moindres sans prendre aucune pose. Cependant il continua sa marche sans rien dire tout de suite. Son regard était de nouveau aussi placide qu’un lac mort.

Puis Ursule lui fit repenser à son parrain décédé. C’était Severus qui lui avait tout apprit. C’était lui le maître qui aurait devenir célèbre s’il avait écrit toutes ses connaissances et découvertes. Il était toutefois bêtement mort pour servir le bien sans avoir été jamais heureux…

« C’était ma matière forte grâce à mon parrain qui était maître des potions à cette époque. »

La partie sur les femmes et les potions le laissa perplexe… Une école sexiste? Étonnant et décevant à notre époque.

« C’est pourtant pratique de s’y connaître. Cette connaissance peut vous sauver la vie. »

Il soupira, essayant de ravaler la terreur de son souvenir et continua la conversation, histoire de se changer les idées.

« Vous ne venez pas d’ici alors? Qu’est-ce qui vous amène à Poudlard? »

Elle s'attendrit lorsqu'il lui parla de son parrain. Comme il devait être doux d'avoir une famille. La seule famille qu'elle aie eue, se résumait à son grand-père Théodore. L'abscence de sa mère lui pesait. Quelques fois elle s'imaginait son père et sa mère amoureux. Elle savait qu'il n'en avait pas été ainsi...

=======

URSULE!!! Que fais-tu à fouiller dans mes tiroirs? Tu n'as pas droit d'entrer dans la chambre de grand-père.

Mais Grand-père. Je vous ai demandé plusieurs fois, qui sont mes parents? Vous ne m'avez jamais répondu... J'ai cru que je trouverais ne serait-ce qu'une photo de ma mère, votre fille, il n'y en a aucunes. Comment ce fait-il?

C'est Nelly, c'est elle qui les a toutes brûlées lorsqu'elle te portait en son sein.

Ah oui? Mais pourquoi grand-père?

Je savais que ce moment viendrait un jour, bon, je te crois assez sage maintenant pour connaître le tragique cycle qui vous unit, toi et toute les femmes de ton ascendance. Ta mère est décédée en te mettant au monde, ta grand-mère en fit de même avec Nelly. Il en est ainsi, les femmes de ta lignée sont vouées à mourir lorsqu'elles mettent des filles au monde. C'est pourquoi ta mère a prit un longueur d'avance sur toi, en brûlant les photos croyant que tu lui en voudrait de s'être laissée mourir.

Mais grand-père, il y en a pourtant quelques unes qui y ont échappé... Comment ce fait-il?

C'est là la partie que j'appréhendais. Les dons que tu possèdes, ne sont pas étranges, ils sont normaux. Ici, dans le monde des moldus, il est interdit de les utiliser. Mais dans le monde des sorciers, tu serais une enfant prodige! Tu es à peine âgée de dix ans et déjà tu maîtrise la magie innée. Donc, pour expliquer le fait que tante Tess ait été plus vieille que ta mère,Dieu aie son âme, je te dirai ça comme suis: Je ne suis le père que de ta mère. Grand-mère fut alors enceinte d'un sorcier. Moi étant moldu jusqu'au sang, élevé de façon presbytérienne, j'ai causé la mort de mes deux amours, en ne révélant pas à ta mère ce qui t'es dit aujourd'hui...

Il avait les larmes au coin de l'oeil, Ursule bondit dans les bras de Théodore et le serra fort contre elle.

Ne pleures-pas grand-père, tout va bien je t'ai toi, nul besoin de connaître ma mère.

=======

Elle espèrait que ça aie pu être vrai, elle aurait eu tant besoin d'une mère en maintes circonstances.
Elle reprit la conversation avec Drago.

<< Votre parrain vous enseignait? Adorable! Et pour vous répondre, je viens de Wicklow, Comté de Wicklow, en Irlande. Il y avait un petit collège pour sorcières d'exception dans une vallée des Montagnes du Mourne, c'est là que j'ai étudié. >>

Elle avait une requête à lui faire cependant...

<< Mais pour les potions, vous pourriez m'apprendre? >>

Demanda-t-elle humblement.

Le blond avait beaucoup de boulot, il devait se l’avouer. Professeur, directeur de maison et maintenant enquêteur sur les évènements étranges de ces dernières semaines. Que ce la soit dit, la demande d’Ursule ne l’embêtait pas sur son horaire cependant. Il avait l’impression que s’il lui donnait des cours, les séances allaient être plus agréables que d’enseigner et faire de la discipline à la fois.

Il trouvait cette femme troublante, mais enivrante à la fois. Il commençait même à l’apprécier… Hey oui après même pas une toute petite heure passée avec elle. Disons qu’il avait la malencontreuse habitude depuis quelque temps d’attirer les gens intéressants.

« Mes soirées peuvent être habituellement libres si je fais l’effort de corriger les travaux durant mes périodes libres. »

Son ton demeurait neutre bien que ses yeux semblaient s’être apaisés depuis son effroyable souvenir. Son cœur battait toujours rapidement, mais la sensation n’était pas désagréable.

« Ça me ferait un très grand plaisir même. »

Enfin son ton s’adoucit. Au bout du prochain couloir il savait que ses appartements allaient être là et que leur route allait se séparer. Drago ralentit son pas sans vraiment sans rendre compte. Peut-être était-ce son cœur qui guidait ses pieds nus et maintenant gelés par la cause des dalles froides du château…

La jeune femme sentait que son coeur recommençait à palpiter. Elle redoutait une seconde chute, ce qui serait très embarrassant. Elle se rappelait les trois derniers mots de son rêve: Espoir, Renouveau, Paix... Elle espérait ardemment ne pas retomber dans un nouveau guépier. Elle se trouvait à être à présent orpheline, la seule personne qui lui apportait réconfort était le directeur de l'établissement. Mais cette nuit, par le doux fruit du hasard, Ursule avait fait la rencontre de quelqu'un. Quelqu'un de potentiellement bon. Elle développait une nouvelle amitié, une autre complicité; ça l'inspirait. Elle redéveloppait une certaine assurance, une confiance en elle-même.

Et maintenant elle allait avoir la chance de connaître les potions! Elle jubilait, elle qui durant son apprentissage au Northern Witch College, souhaitait connaître la physique de la magie.

<< Vous en êtes bien sûr Monsieur Malfoy, vous pourriez libèrer du temps dans votre horaire pour moi? C'est bien généreux de votre part, sachant que devez avoir beaucoup de travail en dehors des cours... Vous me rendez très heureuse d'avoir la chance de vous voir plus souvent... Euh, je voulais dire, d'avoir la chance d'enfin connaître la magie des potions...>>

Ce qu'elle pouvait être bête parfois, elle parlait souvent trop comme cela. Mais secrètement, elle était contente du lapsus ou de la révélation qu'elle venait de faire.

Bien qu’il avait ralentit le pas, il du se faire à l’idée que les appartements de mademoiselle Phoenix arrivaient tout de même. De plus, Ursule avait amené le contentement de revoir Drago plus souvent… Elle s’était ravisée pour la suite pour lui dire qu’elle était contente plutôt de pouvoir enfin apprendre l’art des potions. Les joues blafardes du maître des potions devint un peu plus rose qu’à l’habituelle. Rien de bien frappant, mais pourtant révélateur. Il s’en voulait même de ne pas pouvoir contrôler la chaleur de son corps. En une telle situation, le blond sentait toutes ses forces le quitter. Il n’était plus rien qu’un amas d’émotion qui traînait par terre sans le moindre ressors.

Cela dit, il inspira profondément en espérant que ce geste fasse ralentir le tambourinement de son cœur. Maintenant arrivé devant la porte d’Ursule, Drago Malefoy stoppa son pas et croisa les bras en fixant la dame de son regard de givre.

« Oui j’en suis tout à fait certain… »

Il frissonna et envie tout à coup l’idée de retourner rapidement dans son lit douillet.

« Voilà nous y sommes… Sains et saufs tout les deux quoique… »

Il stoppa la phrase sans trop savoir quoi ajouté. Il recula d’un pas, près à partir, mais pourtant il ne lui souhaitait pas une bonne nuit et restait planté là.

Les noctambules rèstèrent plantés là devant la porte des appartements de la dame. Les deux fesaient face à une impasse, sans savoir si une accolade était de trop, ou un baiser sur la joue déplacé. Enfin, elle se risqua à la poignée de main distante et empreinte de sobriété.

<< Je vous remercie de votre assistance, M. Malfoy. Donc, je ferai en sorte de libérer à mon tour quelques soirées pour nos rencontres particulières. Je vous souhaites la bonne nuit, allez vous reposer, cela vous fera le plus grand bien!>>

Dit-elle avec un sourire et les yeux pétillants, sur un ton chaleureux et maternel.

Et voilà que leurs routes se séparaient, ne laissant plus que deux êtres patois… Peut-être déçu même. Oui c’était bel et bien une déception pour Drago, mais un soulagement à la fois. Il allait maintenant faire demi-tour et rentrer dans ses appartements froids et séniles pour vivre comme le maître des potions le faisait depuis le début. Morne et routinier quoiqu’apaisant et rassurant.

« Bonne nuit Miss Phoenix. »

Son ton fut hésitant mais il lui sourit tout de même avant de tourner les talons et suivre son destin qu’il espérait en défaillance. Il souhaitait que les choses allaient changer qu’elles soient positives ou non.